Le Raku Nu
Le raku nu, technique sensuelle
La technique de cuisson raku nous vient du Japon, mais je ne fais qu’emprunter la méthode de cuisson sans suivre à proprement parler la philosophie qui y est associée. En effet, à l’origine au XIVème siècle et jusqu’à ce jour, au Japon, la technique du raku (modelage et cuisson) est étroitement liée à l’esprit de la religion zen et au rite de la cérémonie du thé.
J’aime cependant la phase de polissage de la pièce qui s’effectue sur la terre à consistance cuir à l’aide d’une petite cuiller, d’une agate ou de tout outil plane. La terre engobée à la porcelaine devient lisse, douce et brillante avant séchage complet. Le temps passé à polir est relaxant et se prête à la méditation.
Le raku nu, précision et concentration
Après la première cuisson à 980°, vient le temps de la préparation de la pièce pour la seconde cuisson : j’effectue les réserves pour les zones que je souhaite garder noires, pose l’engobe séparateur et l’émail protecteur. Ce travail demande pour mes pièces de la précision et de la concentration.
Le raku nu, une technique physique
Encore un peu de patience et de travail physique avant que la magie opère. Je cuis les pièces une seconde fois et les sors du four avec une pince, à la force des bras, à 1000°. Le choc thermique est tel que les pièces « chantent » : l’émail craquelle. Les pièces sont alors posées dans des récipients contenant de la sciure, des copeaux, des feuilles …et subissent ainsi une réduction. Les zones non protégées par l’émail et les craquelures noircissent par le carbone généré par la combustion.
Le raku nu, la magie
Enfin, après quelques minutes, les pièces sont arrosées et l’émail s’écaille, révélant l’aspect définitif du décor… nu, doux, sans émail.